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Beyond the Boundary

Commentaire d'anime

olex

Commentaire de olex

Posté le 29/12/2013 à 20:45
Note attribuée : 7/10

Un anime Kyoto Animation est toujours très attendu, que le scénar' soit douteux ou au contraire génial. Le studio a un tel souci du détail qu'il n'en pourrait être autrement, notamment dans l'animation (cela va de soi). Ce ne sera donc aucunement surprenant : Kyoukai no Kanata fut une mes plus grosses attentes de l'année.

L'anime démarre plutôt doucement, introduisant pendant cinq épisodes les protagonistes, aux facultés multiples et aux caractères bien disparates (la mère de Akihito, c'est vraiment quelque chose !). J'avoue que pour le coup, je n'ai pas particulièrement été emballé par l'intrigue : on est un peu perdus, le tout se concentre notamment sur la psychose de la fille aux lunettes et d'un garçon un peu fétichiste de ses montures. Puis on commence à entrevoir le potentiel de l'anime, sur ce qu'il raconte.

En réalité, on comprend par la suite le pourquoi du comment : Kyoto A. a finalement bien fait d'installer raisonnablement l'intrigue, histoire d'instaurer une ambiance pesante mais pas trop. Complexé mais pas trop. Le récit qui s'en rapprocherait le plus serait Shinsekai Yori, dont l'habillage général me rappelle beaucoup celui de Kyoukai no Kanata. Les faiblesses des duo se manifestent, et menacent le monde. Le scénario rebondit par trois fois, à des moments où on s'y attend le moins. Le spiritisme made in Japan attise la curiosité et d'y aller jusqu'au bout. Les derniers moments y sont assez marquants.

Mon avis sur la série ? Au départ, j'étais attentif, un peu lessivé par les longueurs. Néanmoins elles étaient indispensables, mais je tiens à le signaler : soyez patients. Puis la seconde moitié se débloque, fascine, surprend et interpelle. La vie des protagonistes change du tout au tout, et touchera tout leur entourage. L'enrobage est cependant exploité par petites doses (au revoir le lycée passé cinq épisodes, au revoir le bar, au revoir un perso secondaire tourmenté), ce qui renforce la nouveauté mais guère de se conforter aux personnages. Excepté l'éternel Kanbara/Kuriyama, les autres ne m’ont pas particulièrement marqué (malgré que leur incidences se font pour quelque-uns sur la fin de l'aventure). En gros, plein de trucs en stand-by, et tout est lâché en fin de série.

C'est poétique, raconté avec minutie, parfois trop ou parfois pas assez. L'intermède sur la capture d'un certain esprit à l'odeur nauséabond prend une place prépondérante anormale vis-à-vis de 'l' objectif d'un certain "méchant" par exemple. Ce n'est pas un défaut en soi, juste des choix qui surprennent quelque peu, et insufflant un rythme morcelé. Kyoukai no Kanata ne tient vraiment qu'avec ce duo salvateur, à la psychologie recherchée, mais suffisamment pour ne pas bourrer le crâne.

Vous l'aurez compris, cet anime est vraiment bon dans ce qu'il procure. De l'intérêt, de l'action, des phases de discussion intéressantes et une animation aux petits oignons (mention faite à l'OST aux pistes remarquablement bien placées). Néanmoins le traitement est appliqué par petites touches, sur des coins qui auraient mérité plus de traitement. Je m'attendais à une intrigue assez profonde sur la psychologie des personnages, sur les problèmes qu’apportent concrètement le monde des humains et des esprits. Pour treize épisodes certes, je ne pense pas que cela aurait suffit. Même la fin me titille un peu dans la mesure où on se demande ce qui s'est passé, amenant au final plus de questions que de réponses.

Il manque un truc, ce petit truc pour que Kyoukai no Kanata soit un véritable bijou... Vous avez lu à de nombreuses reprises 'pas trop' car c'est exactement ce que j'en pense ! "C'est doux". On en était pas loin du tout, peut-être des épisodes supplémentaires pour en saisir le concept. C'est peut-être trop sage, là où Shinsekai Yori, Red Data Girl et même Bakemonogatari poussent le tout plus loin (ce sont des équivalents, mais de loin ceux que je vous conseille). Néanmoins c'est une valeur sûre à regarder durant une soirée, assommant et stimulant en même temps. C'est du grand Kyoto A, mais un (petit) ton en-dessous de ce qu'est capable un tel studio.

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